LES FÊTES

Les fêtes : c’était le menu d’abord : le repas était cossu, avec le poulet, le gigot, les bouchées à la reine, la marraine qui faisait 50 tartes…
Quand ils tuaient le cochon une fois par an (150kg de viande !) c’était l’occasion d’inviter les gens du battoir, c’était la solidarité, on échangeait les services. La sœur de Joséphine était mariée avec un boucher, alors c’était lui qui s’occupait des cochons de la famille.
On allait au bal, et maintenant, quand j’y pense, je me dis que c’était peut-être pas si terrible… ! L’accordéon jouait des valses, des tangos, tout ça, mais nous, les jeunes, on ne dansait pas. Et puis à 21h30, tout le monde au lit !
On allait aux fêtes à Agey, Mesmont, Sombernon. A Sombernon, chef lieu de canton, les gars buvaient des blancs limés, ça les énervait, alors il y avait des
bagarres, parfois sérieuses… c’était à cause des filles bien souvent ! C’était le 15 août, la fête à Sombernon. Les dimanche, interdiction de travailler, c’était messe obligatoire, immuable ! Je passais derrière chez Jaxon, je prenais le petit chemin pour aller jusque derrière l’église, on entrait par le côté, la petite porte, les femmes dans le choeur, et tous les hommes étaient dans la partie gauche (la chapelle des hommes). Tout le monde venait, à part les va-nus-pieds, les commis qui achetaient 2-3l de vin chez la Ninie, et allaient se piauner un petit coup !
Le Gaston lavait sa traction le dimanche, pour aller faire le beau à droite à gauche. Il l’avait achetée dans les années 50, c’était une sacrée belle bagnole, à cette époque-là ! Il allait à Sombernon de temps en temps, mais en 70 ans, il a fait 50000km… elle a servi quand
la fille de Christine s’est mariée, Anne-Charlotte.

LES COMMERCANTS

Ah ! la Ninie, elle s’en est fait voler, ben oui ! Il y avait les étagères avec les fruits, les légumes, et puis une vitrine avec du tabac, des feuilles, des Gauloise, et le temps qu’elle revienne tac ! Elle se faisait piquer un paquet de cigarettes !
Elle était très économe, avec une petite lampe au dessus de la caisse, au fond. Il y avait une sonnette au-dessus de la porte, alors le temps qu’elle arrive, ça prenait du temps ! T’avais besoin de quelque chose, t’allais chez la Ninie ! Les sabots, les boissons, dans le couloir derrière, la limonade, les jus de fruits… le Nénesse, son mari, était plus vieux qu’elle.
Le boucher, Jean Legros, venait 2 fois par semaine, il mangeait chez elle, il servait les gens, dans un tube Citroën. C’était pas réfrigéré ! Mais quand même, c’était du matin. C’est sûr qu’il se lavait pas trop les mains, il achetait des lapins à Joséphine, et juste après, il lui vendait du poisson (oui, le boucher ven-

dait aussi du poisson) hop comme ça… pas de gel hydroalcoolique à l’époque !
Le boulanger venait de Ste Marie avec une carriole à cheval, une ou deux fois par semaine, parfois à 10h du soir !

Gamet venait vendre des chaussures, et peut-être des habits aussi. C’est fini, tout ça, eh oui, SuperU, il vend tout ce qu’il faut, hein…

LA CLIQUE DES HURLE-VENT

C’est l’inséminateur qui avait créé la Clique des Hurle-Vent à Sombernon, alors tous les jeunes (les garçons) se retrouvaient à Sombernon en vélo. Moi je jouais du clairon. On était brut de décoffrage, alors la musique, ça nous passait au-dessus ! Mais même s’il était à moitié fou, il avait bien manœuvré pour nous faire jouer, c’était quelque chose, la Clique. On allait aux répétitions même l’hiver, dans une grange. Parce que pour sortir des sons, c’était pas facile ! On était invités à claironner dès qu’il y avait une fête de village : « Louis XIV », des morceaux de la garde républicaine, des morceaux de clique.

L’inséminateur avait récupéré une 403 camionnette, il nous montait là-dedans et il roulait à 140 sur les petites routes ! Surtout pas de fille, ouhla, les filles, c’était le diable, c’était fou ! On avait un calot, un pantalon beige, une chemise, on répétait le soir je crois bien.

DOMINIQUE A GRANDI

J’ai fait une école de mécanique, puis l’armée, alors j’ai eu tous mes permis, puis j’ai rencontré une demoiselle habile pour la compta et la gestion (Josiane!), et on a fait une entreprise de transport tous les 2. On s’est mis à notre compte, on a eu jusqu’à 7 camions, des chauffeurs de partout.
On a emmené nos enfants à Remilly, bien sûr, on leur a même fait couper les chardons… ils s’en souviennent encore !
Merci Dominique et Josiane pour ce bon moment passé ensemble !

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