Vous avez tous déjà entendu parler de la renouée du Japon, vous l’avez tous repérée le long de la Sirène. Vous l’avez peut-être combattue lors des journées citoyennes.

tLa renouée est la première plante à coloniser les coulées de lave sur le flanc des volcans. Elle se nourrit des métaux contenus dans les rejets volcaniques. Coulées qu’elle abandonnera quelques décennies plus tard au bénéfice d’un couvert forestier plus dense.

Introduite une première fois au moyen âge, elle servait de fourrage pour les animaux. Elle a été de nouveau introduite au XIXème siècle comme plante ornementale. A partir de ce moment, elle s’est développée sur les sites des usines où métaux lourds et humidité ont favorisé son extension.

Les tiges sont issues d’un rhizome qui tisse un réseau dense colonisant l’espace souterrain au point de monopoliser l’eau et les nutriments. L’été, la renouée du Japon y accumule une quantité considérable de réserves qui permettront aux tiges de pousser très vite au printemps suivant.

Elle produit dans sa litière des composés phénoliques toxiques pour les racines de ses concurrents végétaux directs.

Voilà comment elle devient invasive. LA COMBATTRE EST TRES DIFFICILE. Ne jamais laisser le moindre petit morceau de la plante sur le sol. Brûler les tiges et feuilles coupées ou arrachées est le seul moyen d’éviter la propagation. La fauche très régulière doit être associée à la réimplantation d’espèces peu délicates et à croissance rapide (saules, frênes, noisetiers, aubépines, cornus ou aulnes par exemple) qui reforment petit à petit un couvert végétal et racinaire et épuisent plus vite la renouée. Adopter des chèvres des fossés ou des talus semble une alternative sympa.

Pourtant, grâce à ses inflorescences parfumées abondantes s’épanouissant à l’automne, elle nourrit les insectes butineurs. Ses tiges rougeâtres et creuses la font ressembler au bambou. Elle est aussi une plante bio-indicatrice d’un sol riche en métaux. Elle adore la pollution.

CHANGEZ VOTRE REGARD SUR LA RENOUEE DU JAPON!

En Chine elle est utilisée comme fourrage, mais aussi en médecine. C’est principalement le rhizome séché qui est utilisé par la médecine traditionnelle chinoise, et les feuilles ont également fait l’objet d’études scientifiques :  bien que non dénuées d’intérêt, c’est bien la racine qui concentre la majorité des principes actifs. Les Asiatiques utilisent les feuilles de la plante pour en faire des décoctions ou infusions qu’ils consomment en cure. En Europe, vous pouvez la trouver sous forme de gélules ou solutions buvables.

Pour résumer, voici les bienfaits de la renouée du Japon :

-Permet d’éliminer de l’eau (Effet diurétique)

-Lutte contre les problèmes de constipation (ramollit les selles)

-Prévient des troubles digestifs

-Stoppe les saignements en cas de blessure superficielle

-Réduit la perte de sang chez la femme lors de la période de règles

-Augmente l’espérance de vie (en activant un gène qui permet de favoriser la longévité)

-Booste le système immunitaire

-Favorise la perte de poids (effet hypocalorique)

-Elle est actuellement étudiée dans le traitement de la maladie de Lyme.

La renouée du Japon en chiffres :

1847: médaille d’or décernée par la société d’agriculture et d’horticulture d’Utrecht Pays bas.

3m:    hauteur totale que peut atteindre une plante.

30 cm: diamètre que peut atteindre un rhizome.

4,6 cm: pousse journalière possible au printemps.

7 m: longueur du rhizome au-delà de la dernière tige.

10 ans: temps de dormance possible pour un morceau en terre avant une nouvelle pousse.

2 m: longueur des racines verticales dans le sol.

100 m: longueur de rhizomes développés sur 1 m²

25 kg: poids des rhizomes développés sur 1 m².

 

Mais surtout, la renouée du japon se mange! Quelle revanche ! La mettre au menu de façon ponctuelle est préférable, il peut être dangereux de la consommer souvent. Les recettes concernant les tiges s’apparentent à celles concernant la rhubarbe, son goût rappelant l’acidité de celle-ci. Il est important de la cueillir dans des zones non polluées.

Au printemps, surtout les jeunes pousses sont cueillies et utilisées en salade pour surprendre les convives. Les jeunes tiges de moins de 40 cm se préparent et se cuisinent comme des asperges. Elles peuvent aussi être ajoutées dans des poêlées de légumes, incorporées dans des beignets frits dans la poêle, se faire en tarte et confiture.

Auteur : Jeanne Cabannes

 

 

 

 

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