Le 26 septembre dernier, nous avons reçu ce mail en Mairie : « Monsieur Chevillon, bonjour.
Ayant passé toutes mes vacances à Remilly avec mes cousins et ma cousine, j’ai lu par hasard plusieurs numéros de « La Sirène » qui m’ont d’autant plus intéressés que je me souviens très bien de certains habitants du village. Bien sûr la Ninie ou les Husson… Notre résidence secondaire était la « maison du haut » construite par Jean LABOREY. A l’époque, le village se délimitait en gens du haut et gens du bas : Denuit du haut, du bas, Cornieau du haut et du bas. Je vous soumets plusieurs articles ayant entendu dans ma jeunesse plusieurs histoires sur Remilly.
Je vous félicite pour votre travail. Il est rare qu’une petite commune ait un journal de cette qualité. Bien à vous.
Philippe Coulon »
Voilà donc son premier article : voilà donc son premier article :
Pour nous, il n’était pas question de « Sirène », mais de Ru.
Tout le monde parlait du Ru, allait au Ru.
Personne ne nous avait raconté ni au village, ni au moulin, en avoir entendu ou vu une.
Pourtant, une fois avec mon cousin Daniel, après avoir fait un détour obligé par l’étal de sucreries de la Ninie, nous avions décidé non pas de reprendre le raccourci des côtes, mais de longer le cours d’eau jusqu’au moulin. Jamais nous n’avions pu attraper autre chose que des goujons et encore même pas de quoi faire une friture. La rivière était pauvre, même en écrevisses.
Et là, au milieu, affleurant la surface, une truite ! Une très belle truite bien grasse d’au moins vingt cinq ou trente centimètres. Jamais de toutes nos vacances nous n’avions entendu parler de truites dans le Ru. Ça ce serait su dans le village, n’importe quel gamin avec qui nous passions notre temps nous l’aurait dit. L’Yvon ou le Gérard n’étaient pas avares pour nous raconter leurs exploits pendant notre absence.
Rien pour l’attraper, nous n’avions pas nos arcs et nos flèches confectionnées en branches de noisetier. A défaut, nous avons ramassé les pierres que nous pouvions trouver sur la berge pour occire le poisson et le ramener triomphalement à la maison ; sinon personne ne nous croirait : une vantardise de plus !
Plus nous la visions, plus elle s’éloignait de nous. Pas folle la truite ! Elle cherchait le milieu de la rivière et les trous d’eau ou se cachait à l’ombre des branches basses.
En quelques minutes, elle fut hors de portée et notre stock de pierres épuisé, la pauvre bête avait survécu à notre maladresse et avait eu la peur de sa vie de poisson.
Nous sommes remontés à la maison et bien sûr avons gardé notre histoire pour nous.
Les grands ne nous auraient pas crus!
Il n’y a pas de truite argentée dans la Sirène, mais pourquoi n’y aurait-il pas de l’or ?
Ne dit-on pas qu’à proximité de Remilly coule à Grenant la Gironde, petite rivière aux propriétés aurifères, du moins d’après la légende : des paillettes d’or y rouleraient et Grenant est à moins de quatre kilomètres de la Sirène…